Article publié dans le Dauphiné Libéré du 10 octobre 2012
L’ADN de ses spectacles fait rimer chimie et fantaisie. Et son CV parvient à réunir les termes “CNRS” et “tartiflette”. Pierre Aldebert est un sacré phénomène, qui a pu être étudié samedi dernier à Virieu-sur-Bourbre avec “Reblochon se lâche” en prélude à la fête de la science. À La Tour-du-Pin, épicentre nord-isérois de l’édition 2012, d’autres prendront le relais, dans les pas du pionnier. Car à 69 ans, l’ancien directeur de recherches de la prestigieuse institution continue à sillonner la France pour donner des représentations dans les bibliothèques, les établissements scolaires ou des facultés. Autant dire que sur la scientifique récréative, il pourrait écrire des pages de recettes.
Son credo ? « Je n’ai pas la prétention de donner des cours, mais de donner envie de faire de la chimie. Pour que les gens, en particulier les jeunes, n’en restent pas aux cours dramatiquement emmerdants des professeurs. » On l’aura compris, le spécialiste porte un regard tranchant sur la façon dont est enseignée et présentée la science dans notre pays. « Mes petits camarades parlaient de manière trop compliquée »Ce qui ne lui vaut pas que des amis dans les milieux concernés. Lui, il s’en fiche comme de sa première éprouvette et jouit de jouer le savant fou [lire par ailleurs]. « J’ai longtemps été un chercheur normal », souligne pourtant l’intéressé. À un détail près. « Je voyais mes petits camarades qui parlaient de manière trop compliquée pour être compris par le grand public, je savais qu’on pouvait faire quelque chose. » Le déclic est venu en 1998, avec un sketch sur la mayonnaise. Une enseignante est là : elle invite alors Pierre Aldebert pour une première intervention scolaire. Les choses se sont ensuite rapidement enchaînées, notamment avec la bénédiction de la direction de l’époque du CNRS.
Depuis, Pierre Aldebert a fait sourire ou étonné des dizaines de milliers de petits et de grands, à la ville comme à la campagne, avec des prestations aux prix adaptés selon les possibilités. « La plus grande joie de ma vie, ça a été de retrouver, 7-8 ans après, lors d’une fête de la science, des gamins que j’avais vus à l’école primaire. Ils m’ont reconnu et se souvenaient très bien des expériences. »
Pierre Aldebert donne aussi aux futurs scientifiques de précieux conseils pour adapter leurs discours selon les différents publics. Pour la science, il ne s’agit peut-être que de tout petits pas. Pour qu’elle ne soit pas réservée à une élite, l’expérience de cet artiste chimiste est sans doute plus importante que ça.
Pierre Aldebert a fait sourire ou étonné des dizaines de milliers de petits et de grands, à la ville comme à la campagne !
> Lire l’article complet dans l’édition LaTour du Pin du Dauphiné Libéré le 10 octobre 2012