Article publié le 21 février 2011 dans le journal La Montagne
sous ses airs de professeur un peu illuminé à l’enthousiasme débordant, Pierre Aldebert suscite la curiosité, retient l’attention et inspire la confiance.
La chimie, c’est barbant, croyaient certains élèves de Valery-Larbaud, à Cusset. Pierre Aldebert leur a montré le contraire, en enseignant la matière à sa manière.
Il leur en a fait voir de toutes les couleurs. Et leur en a montré des vertes et des pas mûres en matière de chimie, Pierre Aldebert, à quelques élèves du lycée Valery-Larbaud (*).
Avec de la maïzena, des bonbons gélifiés, du jus de citron, de la poudre pour faire des boissons gazeuses et même des couches-culottes, celui qui se qualifie volontiers de « chercheur fou » a multiplié les expériences farfelues.
Mais personne n’a pris la fuite avec lui quand il a fait mine de courir vers la porte de la salle de sciences, après avoir mis un verre en plastique et un gobelet en verre, vides, dans le micro-ondes allumé. Peut-être parce que, sous ses airs de professeur un peu illuminé à l’enthousiasme débordant, Pierre Aldebert suscite la curiosité, retient l’attention et inspire la confiance.
Ce bachelier de l’ancien lycée cussétois Abel-Boisselier, aujourd’hui chercheur honoraire au CNRS et spécialiste des animations éducatives et ludiques dans le cadre de son auto-entreprise Science Festiv’, dispose d’une ribambelle de trucs et astuces qui marchent à tous les coups : « La philosophie de mes interventions consiste à faire de la chimie en s’amusant, avec des objets du quotidien. Il suffit de bien les mettre en scène. Je travaille par exemple sur la matière molle qui, entre le liquide et le solide, n’est souvent pas enseignée dans les classes. Et je fais passer un grand message en affirmant que la matière molle, c’est pas dur ! ».
Rien de plus facile en effet que de préparer sa mousse de Schtroumpfs : « On passe poignée de bonbons arrosés de jus de citron au micro-ondes. Les molécules se désenchevêtrent. Ça fond. On incorpore du bicarbonate de soude, pour créer les bulles de gaz carbonique qui explosent et font gonfler le liquide. Plus ça gonfle dans le ramequin, plus ça refroidit, et plus ça refroidit, mieux ça se regélifie… ». Une recette dont la couleur et la texture ne mettent pas spontanément en appétit…
Pourtant, avant de poursuivre sa tournée des lycées, dans le cadre de sa participation à l’année internationale de la chimie, Pierre Aldebert est parvenu à en faire avaler une cuillère à chacun. Relevant au passage le pari lancé par la proviseure de Valery-Larbaud, Ghania Ben Gharbia, et deux professeurs de maths-sciences : « Réconcilier les élèves avec les domaines pointus, leur donner confiance en la chose scientifique abstraite et leur permettre de bien la comprendre ».
(*) Des classes de 3e découverte professionnelle 6 heures et BEP carrières sanitaires et sociales.
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