Article publié dans Le Parisien, édition du 1er avril 2011
« Mon job, c’est d’allumer l’envie. Les enfants n’auront peut-être pas compris la réalité scientifique mais ils auront vu que la chimie est partout et qu’elle n’est pas synonyme de produits dangereux »
Mettez sept bonbons Schtroumpfs et une cuillère de citron quelques secondes au micro-ondes. Une fois le mélange liquide, ajoutez une pincée de bicarbonate de soude, admirez le résultat et dégustez « la mousse qui déchire ».
Magique ? Non, chimique ! Pierre Aldebert, retraité du CNRS de Grenoble, est un savant fou ou plutôt un fou de chimie. Hier, il « faisait son show » devant une quinzaine d’élèves de 6e du collège Paul-Langevin de Drancy, qui ont la particularité d’avoir choisi une option sciences, en place dans peu d’établissements.
En début de séance, le chercheur déballe les avant-propos de rigueur à l’occasion de l’Année internationale de la chimie et les 100 ans du Nobel de Marie Curie devant une classe silencieuse. Mais quand le scientifique décrète qu’il faut enfin passer aux choses sérieuses, qu’il s’affuble de blouses multicolores, d’une casquette à l’envers et qu’il commence à rapper et à expliquer la théorie de Newton en franglais, tous ouvrent de grands yeux avant d’éclater de rire.
Pierre Aldebert retire son déguisement, place aux travaux pratiques. « Je vais vous montrer des expériences que vous pourrez refaire chez vous », dit-il. Une eau qui se solidifie, une couche qui n’absorbe plus d’eau ou une « pâte à prout » faite maison : à chaque démonstration des « C’est chelou ! » et autres « C’est un truc de fou ! » fusent à travers la classe. Stylo en main, les collégiens notent soigneusement les détails, impatients de reproduire les mauvaises blagues que la chimie permet.
Pierre Aldebert a monté ce projet en 1999 et intervient dans les collèges de la France entière. « Mon job, c’est d’allumer l’envie. Les enfants n’auront peut-être pas compris la réalité scientifique mais ils auront vu que la chimie est partout et qu’elle n’est pas synonyme de produits dangereux », se réjouit-il.
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